Bien que la recherche sur la tricherie soit abondante (Foudjio Tchouata, Lamago et Singo Njabo, 2014 ; Michaut, 2013 ; McCabe et al., 2012 ; Guibert et Michaut, 2009), peu d’études ont porté sur la tricherie aux examens commise par des futurs enseignants et rares sont les recherches sur la tricherie aux examens dans les programmes de formation à l’enseignement au Québec, au Canada ou ailleurs (Foudjio Tchouata et al., 2014 ; Daniel, Blount et Ferrell, 1991). Or, ces futurs professionnels de l’éducation assumeront un rôle essentiel dans la formation des jeunes qui deviendront les leaders de demain. Les futurs enseignants sont formés pour développer un agir éthique et responsable dans l’exercice de leur fonction (MEQ, 2001). Leur enseignement devra s’inscrire dans une démarche éthique (Jeffrey, 2013 ; Jutras, 2013 ; Boon, 2011 ; Gohier, 2007) soutenue par leur raisonnement moral lors de décisions en situation de pratique (Ndzedi, 2016 ; Campbell, 2008 ; Cummings, Harlow et Maddux, 2007). Ils assumeront un double rôle, celui de leader de l’intégrité professionnelle et celui de modèle d’intégrité pour leurs élèves (Boon, 2011 ; Cummings, Maddux, Harlow et Dyas, 2002).
La présente recherche, subventionnée par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (2017-2020), a pour objectif général de faire le point sur le phénomène de la tricherie aux examens dans les facultés d’éducation de cinq universités québécoises. Cet objectif se décline en deux objectifs spécifiques : 1) Mesurer l’étendue du phénomène de la tricherie aux examens dans les facultés d’éducation, notamment les raisons qui incitent les étudiants à tricher ainsi que les modalités utilisées ; 2) Situer le phénomène de la tricherie dans le contexte plus large du raisonnement moral qui sous-tend l’agir éthique de l’enseignant. Une méthodologie mixte (Creswell, 2009), incluant des questionnaires et une série d’entrevues, sera adoptée pour la réalisation de cette recherche.