Le 15 février 2018 à 13h30
Université de Montréal, pavillon Marie-Victorin, local B-328
Proposition de reconceptualisation de la capacité d’absorption : la capacité d’absorption actualisée.
Reconnaître la valeur des signes précurseurs de changements technologiques imminents, sociaux ou en santé, requiert un esprit alerte et ouvert. S’approprier, maîtriser et exploiter par des innovations les connaissances émergentes, publiques ou échappées d’une recherche, exigent plus que curiosité et intuition. Cohen et Levinthal (1989a, b, 1990) ont nommé « capacité d’absorption » cette habileté : « la capacité de reconnaître la valeur d’une nouvelle information, de l’assimiler et de l’exploiter à des fins commerciales (1990 : 128) ».
Jamais opérationnalisées pour en expliquer l’apparition, nous suggérons un premier modèle de développement des habiletés « d’absorption ». Nous montrons que les habiletés d’apprentissage, de changements dynamiques et créatives permettent aux organisations de migrer de l’imitation de produits/services vers l’innovation radicale. De la conjonction organisationnelle des trois habiletés émergent la reconnaissance de valeur des informations repérées et la capacité d’absorption. Notre modèle se conforme à la Taxonomie de Bloom. L’ajout des connaissances systémiques et complexes et du volet cognitif « anticiper » y intègre la recherche en gestion. Le SECI (Nonaka et Takeuchi, 1995) et le modèle componentiel de la créativité (Amabile, 1996) soutiennent notre approche.
Cohen et Levinthal (1989a, b, 1990) ont montré que ces habiletés permettent d’anticiper les technologies à venir. Zou, Ertug et George (2018) synthétisent 30 ans de recherches empiriques et exposent son importance pour l’innovation et les transferts de connaissances.